Dès l'ouverture du site de Voillans, nous avons évoqué le Patois car le village était resté longtemps avec cette pratique. L'article du 30 juillet 2010 s'intitulait : "Les Patoisants" !
Par exemple dans les années 80 Madame Prédine du Creux de l'Alouette ne comprenait pas toujours ce qu'on lui disait en français. Croisant une jeune maman qui promenait son bébé dans le village elle demanda à Colette Vuillet de faire la traductrice.
Charles Guillaume prétendait que parler français entre villageois à la sortie de la messe aurait paru pédant.
Aujourd'hui, dans une série "historique" (Presbytère, Cancoillotte, Les Femmes au XVII° siècle, La Châtelaine ces jours derniers) nous proposons une analyse très documentée sur le Patois pour compléter cette tradition locale et ancienne.
Le Patois
La Franche-Comté est riche de son passé, notamment au niveau de la langue qui est toujours bel et bien vivante. Celle-ci est encore très largement imprégnée de mots anciens aux origines très diverses, couramment utilisés quotidiennement aux quatre coins de la région, mais dont le sens originel s’est plus ou moins évanoui avec le temps. C’est pourquoi il nous a semblé important d’unir le passé à l’avenir en mettant en ligne un dictionnaire du parler franc-comtois.
La langue comtoise se distingue par l’étonnante richesse du vocabulaire, emprunté au latin, au patois, à l’ancien français, mais aussi à l’espagnol, à l’italien, ou encore à des termes suisses ou germaniques : à la fois région de passage et repliée sur elle-même, telle apparaît la Franche-Comté, si solidement ancrée dans ses traditions. A noter cependant, que certaines expressions très usuelles ne sont pas spécifiques du langage franc-comtois, mais appartiennent à la langue commune du terroir français ou du langage populaire, d’un bout à l’autre de la France.
Cette langue se caractérise aussi par un accent très particulier, qui vaut d’ailleurs bien des moqueries à ceux qui en sont les héritiers : aussi est-il fréquemment confondu avec le Suisse ou le Belge ! Pour illustrer ce propos, citons un des franc-comtois les plus célèbres, Louis PASTEUR qui, à une réunion de "compatriotes" à Paris en 1883 s’exprimait en ces termes : "Vous nous faites entendre de tous côtés les intonations de cet accent franco-comtois qui, par fierté sans doute de son origine, ne se perd jamais". Il est vrai que la région a gardé un caractère très particulariste. Le Franc-Comtois, jaloux de son identité, n’est pas de prime abord forcément très communicatif : le nouveau venu en cette terre devra en quelque sorte vaincre l’obstacle de la langue et d’un vocabulaire parfois déconcertant. Ce dictionnaire est d’ailleurs là pour aider tous ceux qui s’y installent et qui veulent mieux comprendre la culture locale à travers sa langue.
La Franche-Comté étant autrefois une région essentiellement agricole, les grands champs linguistiques se définissent donc autour d’activités comme l’élevage, le bois, la vigne... Plus l’exode rural a vidé les campagnes, mettant par la même occasion un frein aux activités rurales, plus la langue a eu tendance à perdre ses repères. L’avènement de l’industrialisation et de l’urbanisation, qui ont favorisé la multiplication des échanges sont donc responsables d’une certaine uniformisation de la langue française et par conséquent de la disparition des particularismes régionaux. Le fait est que la langue du terroir perd de jour en jour sa saveur. Mais lorsqu’une langue est fortement ancrée dans la mémoire collective de ses utilisateurs, elle résiste formidablement au temps et c’est justement le cas du patois comtois. La célèbre devise "Comtois rends-toi ! Nenni ma foi !" est ici tout à fait justifiée ! Preuve en sont les spectacles de Laurence Semonin, alias La Madeleine PROUST, qui font toujours recette, y compris auprès des jeunes générations et même au-delà des frontières régionales !
La Madeleine Proust |
La syntaxe demeure elle aussi spécifique du parler des villages et l’on entend encore souvent des tournures savoureuses dans l’emploi des verbes, des auxiliaires de temps et des adverbes "je suis été, j’ai personne vu, il veut pleuvoir, il rentre à point d’heure..." L’emploi des préfixes est aussi très frappant : on utilise plus communément les verbes commençant par re, marquant le redoublement, que le verbe simple, même si ces termes semblent synonymes. Certains verbes sont d’ailleurs très pittoresques, tel raller dans "on reva".
Mais nous vous laissons le loisir de découvrir toutes ces subtilités linguistiques, qui font la richesse du parler comtois...
Source : Cancoillotte.net
Sur notre site :
Quelques expressions locales par Claude Champroy : Lé Gäset Article paru en mars 2011.
D'autres expressions bien locales ont été publiées sur notre site le 11 juillet 2020.
Les "Meutsés" est un article du 19 janvier 2018 qui évoque le Parler Comtois en chansons.
On peut trouver d'autres renseignements et notamment un Dictionnaire du Patois Franc-Comtois sur
Lexilogos et sur l'excellent site franc-comtois Cancoillotte (Toute la Franche-Comté sur Internet).
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