Place du Souvenir, un Monument aux Morts a été installé il y a quelques années déjà.
Récemment une plaque supplémentaire à été ajoutée à la mémoire de
Ulysse François Royer qui avait été oublié !
Depuis quelques jours deux pots de fleurs ont été déposés par Bernard et Agnès de La Grange des Noyes.
Ces chrysanthèmes ont été offerts par Inter-Marché pour le Monument du village.
Dans le brouillard du 11 novembre 2020 le matin |
Il y a aussi l'histoire du Soldat Inconnu, il y a cent ans !
Petite Histoire du Soldat Inconnu
Se souvenir : Chemins de Mémoire
Louis Charles Guillaume
fils de François Xavier Guillaume et de Joséphine Cour
(Mon arrière grand-oncle)
Né le 17 février 1890 à 10 h
Acte de décès : mairie de Voillans. (transcription)
L’an mil neuf quinze, le dix du mois de mars à dix heures trente minutes du matin, étant à Aubigny en Artois (Pas-de-Calais) Acte de décès de Guillaume Léon (plutôt Charles) sergent au 109e Régiment d’Infanterie 6e compagnie, immatriculé sous le n° quatre mille six cent vingt et un le dix sept février mille huit cent quatre vingt dix à Voillans canton de Baume les Dames, département du Doubs, domicilié en dernier lieu à Voillans canton de Baume les Dames (Doubs), décédé à Aubigny en Artois (Pas-de-Calais) le dix du mois de mars à sept heures du matin des suites de blessures contractées au service (plaie perforant la poitrine), fils de François Xavier et de Cour Joséphine domiciliés à Voillans, canton de Baume les Dames, département du Doubs, célibataire d ? ?
Conformément à l’article 77 du code civil, nous nous sommes transportés auprès de la personne décédée et assurés de la réalité du décès. Dressé par nous Bolagny Raymond, officier d’administration de 2e classe du service de santé gestionnaire de l’HOE G/2
Officier de l’état civil sur la déclaration de Haute Jare Louis Léon médecin aide major de 2e classe et du sergent infirmier Rocher Ernest, témoins qui ont signé après lecture.
152e Régiment d’infanterie (Diables rouges) (Source : Pierre Guillaume)
Sergent au 109e régiment d’infanterie (21e corps d’armée) 3e compagnie matricule 46201
Mercredi 10 mars 1915
Cimetière d’Aubigny, au sud est de Béthune, Pas de Calais
Extension du Cimetière communal d'Aubigny
Lieu : Le Cimetière communal d'Aubigny est situé au sud du village d' Aubigny-en-artois et l'extension du cimetière se trouve derrière celui-ci. Le village d'Aubigny-en-Artois est approximativement à 15 km au nord-ouest d'Arras, sur la route de St-Pol. Après vous être dirigé vers le village à partir de N.39 sur la D. 75, vous trouverez le cimetière au sud du chemin qui part du centre du village.
Lettre de Charles (sans date, sans adresse) transcription
Avant de partir à la tranchée je t’envoie ces deux mots, car pendant les 48 heures que l’on passera là, à coup sûr, l’on ne pourra pas écrire. C’est affreux de voir ceux qui reviennent. De vrais tas de boue, en certains endroits il y a de l’eau jusqu’à la ceinture et avec ça, la bataille dure depuis 4 jours. Nous prenons une tranchée, on nous la reprend et voilà ça continue sans autre changement qu’un nombre terrible d’hommes tués. Malgré qu’on sait ce qui nous attend, la lutte, la boue, le froid, ce soir on ira de bon cœur ayant confiance comme toujours qu’on sera protégé et qu’une fois de plus on en reviendra.
Si c’est oui tant mieux et si c’est non que veux-tu, il faudra bien qu’on y passe mais grand Dieu quelle chose terrible tomber là sans se revoir avec la pensée que tu souffriras tant si chose pareille arrive. Vraiment c’est trop et je ne sais comment on peut endurer toutes ces choses. Heureusement l’espérance est toujours là c’est l’espoir qui nous fait vivre et qui nous dit que malgré tout nous nous reverrons pour nous aimer plus que jamais et qu’après ces mauvais jours et une fois près de toi ce ne sera plus que des jours heureux que l’on verra. Donc une fois de plus à la garde de Dieu, il écoutera nos prières, je l’espère. En même temps qu’à toi, j’envoie aussi 2 mots chez nous, je ne leur parle pas de la situation où l’on se trouve, cela va toujours bien, c’est tout. Aussi je te dirai que si quelque fois on te demande de mes nouvelles dis leur comme moi, ma pauvre mère a déjà assez de peine sans savoir ce que je souffre loin de vous tous et pour elle aussi je me demande quand cette terrible séparation finira. Si ça se termine du bon côté, comme tu me dis, nous l’aimerons tant qu’elle oubliera ces mauvais jours, que ça vienne donc vite et tout ira bien.
Quelles sont les nouvelles de tes frères, si Léon lui aussi est parti et à peu près sur tout le front, on tape. Je vois dans quelle inquiétude tes parents doivent être. Terrible chose que la guerre et pourquoi fallait-il voir ça, dure épreuve que Dieu nous envoie, acceptons-la avec résignation et continuons à lui demander qu’il ne nous afflige pas davantage et nous réunisse tous après cette triste séparation. Voilà à peu près tout ce qu’on a à te dire pour le moment, on va graisser les souliers, monter le sac et attendre les 6 heures pour aller remplacer les copains qui sûrement seront contents de nous voir arriver car passer deux jours dans ces conditions, attaquer ou y être soi-même et dans la boue, c’est plus qu’il n’en faut. Si tu veux connaître le résultat, regarde dans les communiqués ce qui se passe à N. D. de Lorette
A jeudi j’espère qu’on sera de retour au cantonnement, n’oublie pas ton Charles dans tes prières, le jour viendra, je crois où l’on sera près de toi pour toujours et en attendant, je t’envoie mes meilleurs baisers comme autrefois.
Pour toujours, ton Charles