28 décembre 2014 - 14 h |
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Que se passait-il dans les tranchées, il y a cent ans ?
Louis Pergaud écrit dans son carnet de guerre :
Dimanche (lundi) 28 (décembre)
" Journée et nuit calmes. Colis de la femme de Lucien *. Je me débarbouille. Nous partons à 5h poser des réseaux à Riaville. La nuit n'est pas sombre - 1/2 Clair de lune. A Riaville, 20 hommes suffisent au travail et je conduis le reste faire la pause dans une grange. La relève à 8h seulement. Causette dans le cuisine de Billet. Ce soir la mauvaise tranchée - la relève est calme, les mitrailleuses ont craché une heure avant. le canon a tonné violemment tout le jour. Nous arrivons. Installés sur des claies avec la 13e et la 14e qui fournit les petits postes en avant - nous commençons par essuyer une terrible averse, grêle, giboulées, qui nous glace jusqu'aux os - après, nuit presque calme, de la lune et du vent et les rafales de mitrailleuses et le canon des Eparges."
* Lucien Pergaud (1883-1973) : frère de Louis Pergaud qui par une coïncidence troublante sera envoyé au front en avril 1915 (Alsace, Verdun, Champagne et les Flandres) juste après la disparition de Louis.