30 sept. 2014

Louis Pergaud - Carnet de guerre

Depuis le 28 juillet dernier, nous évoquons le souvenir de la Grande Guerre sur notre site.
Dix jeunes gens de Voillans ont perdu la vie lors de cet épouvantable conflit. C'est un peu pour leur rendre hommage que nous publions des articles sur ce sujet ainsi que des lettres de Louis Pergaud, notre célèbre écrivain régional, qui, lui aussi, perdit la vie dans la nuit du 7 au 8 avril 1915, près de Marchéville. Elles font l'objet d'un récapitulatif dans notre page "Histoire" - les dates sont décalées d'un jour par rapport à notre calendrier actuel.


   Les lettres de l'auteur de "La Guerre des Boutons" sont très intéressantes. Elles nous donnent une idée de ce qu'ont pu vivre nos compatriotes, sous la plume d'un écrivain.
    Pergaud tenait aussi un Carnet de Guerre qui raconte sa vie quotidienne d'une lumière beaucoup vive - Ses lettres rassurent son épouse et ses amis - Envisageait-il de reprendre ces notes et d'en tirer un récit après guerre ?


En voici un premier extrait :

"28, 29, 30 septembre 1914.
La bataille se poursuit. Un certain nombre d'éclopés du 166e rejoignent leur corps. ... Le 29 l'adjudant Delaweure, nommé lieutt , vient nous voir et nous serrer la main. Nous prenons un verre ensemble à la cantine. Il a assisté aux combats d'Etain et des environs. Des morts non enterrés pourrissent près des fermes, desquelles on ne peut approcher sans recevoir des obus de l'artillerie allemande.
   D'autre part, le bois des Forges est inabordable - plus de 2000 cadavres allemands y pourrissent ; dans certains villages évacués, bombardés, vides, les poules et les porcs en liberté picorent et dévorent les morts.
   Les Allemands sont retranchés à Etain - batteries enterrées et cimentées : leur service d'espionnage doit être fort bien fait car chaque jour à l'heure où se relèvent les avant-postes, plusieurs obus viennent régulièrement tomber aux environs de Grand Garde, rassemblés en ordre serré, bien que les emplacements et heures de relève varient chaque jour.
    Le 29 au soir émotion - notre adjudant Daniel nous dit qu'il a reçu confidence sous le sceau du secret, d'une nouvelle sensationnelle, extraordinaire, que nous connaîtrons dans quelques jours. Voici déjà quelques soirs que des bruits semblables circulent. Qu'y a-t-il de vrai là-dessous ? Nous voulons espérer. Ce matin, 30, rien de nouveau."



Pour en savoir plus :


La ville de Baume-les-Dames propose du vendredi 3 octobre au vendredi 31 octobre une exposition à la Médiathèque Jean Grosjean.

                             

Exposition Pergaud et la Guerre

Pour (re)découvrir la vie et l'oeuvre de Louis Pergaud et notamment en 1914-1915
Aux horaires d'ouverture de la Médiathèque Jean Grosjean.
Entrée Libre


Et puis le vendredi 3 octobre

Conférence
sur 

Les Tranchées de Pergaud

Par Bernard Piccoli

Dans le cadre de Voyages en Automne
Bernard Piccoli, Président de l'Association des amis de 
Louis Pergaud, passionné par la vie et l'oeuvre de l'auteur comtois,
autant que par la première Guerre Mondiale nous contera 
la Grande Guerre vécue par Pergaud.

Médiathèque Jean Grosjean. 19 heures. Entrée Libre

29 sept. 2014

Activité Sophrologie


Mardi 29 septembre 1914

Louis Pergaud écrit à son épouse :

   "... Jusqu'ici on n'a pas encore fait appel à mes services et je reste chef de section sans emploi. Tu aimes autant me sentir ici où, du moins, je suis à l'abri des balles et mieux que dans une tranchée.
   Je t'avoue pourtant que je serais très ennuyé de rentrer là-bas sans avoir vu le feu autrement qu'à quelques kilomètres des zones dangereuses.
   A ce point de vue, toutefois, je n'ai rien à me reprocher, ayant demandé à partir dès le début. J'avais en effet été désigné et puis il y a eu contre-ordre et je suis resté ; j'ai passé mon brevet dans l'espoir de partir plus tôt et rien ne vient ; alors, je me résigne et m'en remets au Destin qui a, jusqu'à ce jour, veillé particulièrement sur moi.
   La journée d'hier s'est passée sans accroc : nous attendons, comme vous là-bas sans doute, des nouvelles de la bataille engagée. Les pronostics étaient bons, mais nous ne voulons pas nous laisser aller à la joie tant que la dépêche officielle ne sera pas affichée.
   Cette nuit, j'ai dormi comme un prince, rêvant à notre petite chambre de là-bas, si tranquille, si bien arrangée, si intime, et à mon cabinet de travail, à ma table, à mes manuscrits épars. Que de documents défilent sous mes yeux, s'enregistrent. Ah ! j'ai du pain sur la planche pour tout le reste de ma vie d'écrivain 1. Bonne petite qui travaille gentiment le soir à mes côtés en tenant ta langue immobile, j'aurai bien des pages à te lire que tu écouteras d'une oreille plus attentive encore que jadis, car ce seront des histoires vécues réellement que je narrerai alors ..."


1 - "C'est pittoresque presque avec excès mais un romancier ne doit pas craindre l'excès surtout après avoir écrit La  Guerre des boutons." Cf. lettre à Eugène Chatot du 29 octobre 1914, que nous publierons dans cette série.


28 sept. 2014

Drapeau en berne

Comme dans de nombreuses communes de France, un drapeau a été mis en berne Place du Souvenir !
Voillans s'est associé à l'Hommage rendu à Hervé Gourdel.

Dimanche 28 septembre 2014 - 16 heures

Prochain Conseil Municipal


SÉANCE DU CONSEIL MUNICIPAL




Vendredi 03 Octobre 2014
à 20 H 00
Salle du Conseil Municipal à la Mairie


Ordre du jour : 

1  –   Approbation compte-rendu Conseil Municipal du 20 Juin 2014

2  –   Délibération : Décision modificative

3 –   Délibération : Soutien de la commune au Conseil Général du Doubs et à son maintien dans l’organisation territoriale

4 –   Délibération : Motion de soutien à l’action de l’AMF pour alerter solennellement les pouvoirs publics sur la baisse massive des dotations de l’Etat

5  –   Délibération : Classement de la voirie communale

6  –   Délibération : Coupe de bois – année 2015

7  –   Délibération : Rue des Mines : Interdiction à la circulation à tous véhicules
Sauf riverains : mise place de bornes escamotables

8  –   Délibération : Révision tarifs location de la salle communale



Questions diverses

Le Maire,

Alain TISSERAND

Lundi 28 septembre 1914

Louis Pergaud écrit à son épouse :

   ... Rien de nouveau depuis hier. Les matins deviennent frais, mais les jours restent très beaux ; ce sont les beaux jours d'automne que j'aime tant quand je puis les voir couler au fond des bois de Landresse. Ah ! quand repasserons-nous des vacances calmes et tranquilles comme celles que nous avons vécues ces années dernières ! Espérons qu'il ne manquera pas trop des nôtres au foyer du papa Duboz 1...

1 - Beau Père de Louis Pergaud

27 sept. 2014

Dimanche 27 septembre 1914

Louis Pergaud écrit à son épouse :

   "J'ai reçu aujourd'hui ta lettre du 20. Comme tu es gentille, ma bonne chérie, de m'écrire si souvent et de si charmantes lettres. Je sens tout ton coeur y vivre, et cela me réconforte et me console.
   Pour l'instant je suis encore ici, jusques à quand ? Je l'ignore. Mais il est à présumer que nous marcherons tous sous peu. En tant que titulaire (car j'ai été reçu deuxième, avec une moyenne de 15 sur 20) du certificat d'aptitude à l'emploi de chef de section, je partirai peut être avant les autres. Je suis bien équipé. Mon sac, tout neuf, contient tout ce qui m'est nécessaire ; j'ai remplacé la petite musette par un solide carnier de cuir où je peux mettre des tas de choses et au lieu de la lourde gamelle, j'emporterai un petit plat d'aluminium léger et solide. J'ai toute une petite pharmacie : de l'alcool de menthe, des pastilles contre le rhume, de l'élixir parégorique pour les coliques, je n'attends plus que ton envoi pour ne rien redouter du côté de mes tripes. Mes pieds sont en bon état, et mes souliers que j'ai fait retalonner et clouter sont aptes à faire campagne. J'ai une excellente capote, et je me suis procuré ici un mauvais tricot, qui néanmoins vaut mieux que rien. Ainsi, tu vois, ma chère petite, je n'ai rien à redouter que les balles et les éclats d'obus, et je veux, sur ce point, avoir confiance en mon étoile ...
   ... Maintenant que je suis bien portant, j'appréhende plus que jamais de tomber malade. Cela se comprend : les médecins surmenés donnent plutôt leurs soins aux blessés qu'aux malades et pourtant il en est au dépôt qui sont plus à plaindre souvent que des hommes légèrement blessés.
   Ici, nous en avons un, un major d'infanterie de marine, qui est l'homme le meilleur et le plus sympathique du monde. On le sent plein de coeur et de bonne volonté ; mais il n'y a rien à faire souvent.
   A la gare où l'on débarque des blessés français et allemands, les uns sont paternels et doux, les autres brutaux 1. Que diable faire ? Rien, attendre et s'en remettre au Destin.
   Un aéro allemand a passé hier au-dessus de nous, lançant quelques bombes qui n'ont produit que des dégâts insignifiants ; l'une d'elles n'a même pas éclaté. Nos canons ont tiré dessus et nos lebels aussi, mais il était tellement haut qu'il a pu s'en tirer sans rien recevoir ; du moins, s'il a reçu quelques pruneaux, il ne nous a pas fait le plaisir de dégringoler.
   Nous vivons à douze dans une chambre assez vaste, claire et gaie ; les camarades sont pleins de bonne humeur et d'entrain ; souvent ils plaisantent comme des jeunes gens bien qu'ils n'aient guère moins de trente ans."

1 "Un sergent accusé de mutilation volontaire insulté par des majors sans preuve, engueulé deux heures durant et, pendant ce temps, les blessés attendant des soins." (carnet de guerre)

26 sept. 2014

L'automne

L'automne est bien là depuis quelques jours même si nos arbres n'ont pas encore leur feuillage coloré.

 Voillans automne 2011


 Fuite d'automne

Sors de ta chrysalide, ô mon âme, voici
L'Automne. Un long baiser du soleil a roussi
Les étangs ; les lointains sont vermeils de feuillage,
Le flexible arc-en-ciel a retenu l'orage

Sur sa voûte où se fond la clarté d'un vitrail ;
La brume des terrains rôde autour du bétail
Et parfois le soleil que le brouillard efface
Est rond comme la lune aux marges de l'espace.

Mon âme, sors de l'ombre épaisse de ta chair
C'est le temps dans les prés où le silence est clair,
Où le vent, suspendant son aile de froidure,
Berce dans les rameaux un rêve d'aventure

Et fait choir en jouant avec ses doigts bourrus
La feuille jaune autour des peupliers pointus.
La libellule vole avec un cri d'automne
Dans ses réseaux cassants ; la brebis monotone

A l'enrouement fêlé des branches dans la voix ;
La lumière en faisceaux bruine sur les bois.
Mon âme en robe d'or faite de feuilles mortes
Se donne au tourbillon que la rafale apporte

Et chavire au soleil sur la pointe du pied
Plus vive qu'en avril le sauvage églantier ;
Cependant que de loin elle voit sur la porte,
Écoutant jusqu'au seuil rouler des feuilles mortes,

Mon pauvre corps courbé dans son châle d'hiver.
Et mon âme se sent étrangère à ma chair.
Pourtant, docilement, lorsque les vitres closes
Refléteront au soir la fleur des lampes roses,

Elle regagnera le masque familier,
Et, servante modeste avec un tablier,
Elle trottinera dans les chambres amères
En retenant des mains le sanglot des chimères



Cécile SAUVAGE (1883-1927)

25 sept. 2014

L'Herbe aux Femmes Battues

Dioscorea communis ou Tamier commun est une plante grimpante assez courante.

On l'appelle aussi : haut liseron, racine-vierge, raisin du Diable, sceau de Notre-Dame ou encore vigne noire.
Mais c'est certainement le nom d'Herbe aux Femmes Battues qui est le plus accrocheur !




Cette plante doit son nom du fait qu'elle servait à soigner les meurtrissures chez nos anciens.
Mais attention cette plante est toxique, du moins ses baies rouges qui sont tentantes !

En savoir plus

24 sept. 2014

Jeudi 24 septembre 1914

Louis Pergaud écrit à son épouse :

"Le ciel est par-dessus le toit
Si bleu, si calme !

comme chanterait Verlaine et, à quelques quinze kilomètres, le canon s'est remis à gronder. Depuis hier, vers 4 ou 5 heures, sauf quelques accalmies préparant de plus fortes secousses, il ne s'est pas tu beaucoup.
   J'ai pris la garde comme chef de poste, dans des baraquements que n'occupent plus guère que quelques éclopés, dans un endroit délicieux, à plusieurs kilomètres de la ville. Poste tranquille, où nous avons fait notre soupe nous-mêmes et pas vu un chat durant la nuit. Pas vu un chat, j'exagère ; un brancardier est venu nous demander l'hospitalité dans le poste et nous l'avons accueilli naturellement ; il revenait de la ligne de feu ramenant une douzaine de blessés que les gros obus allemands avaient fortement endommagés. Encore sous le coup de la terrible secousse où il avait failli laisser ses os, le pauvre bougre croyait tout son bataillon fichu, alors qu'en réalité, ce matin, renseignements pris, les pertes se bornent à peu de choses. Un aéro allemand les avait repérés dans une ferme, et ceux qui n'avaient pas été assez habiles pour battre vivement en retraite de 200 ou 250 mètres avaient reçu les pruneaux.

Voillans 24 septembre 2014 - 7 h 30
   Le temps s'est mis de la partie, lui aussi. Il fait un soleil superbe ; les couchers et les levers de soleil ici sont magnifiques, et je goûte leur beauté comme privé de toutes autres joies.  
   Aujourd'hui, par le plus grand des hasards, comme je visitais mes sentinelles, j'ai rencontré Mercereau 1 qui passait avec son bataillon. Il était toujours aussi réjoui, aussi florissant. Nous n'avons eu que le temps de nous serrer la main, mais je connais sa compagnie et nous pourrons peut être nous revoir. J'ai eu également des nouvelles des camarades partis l'autre jour ; ils sont fatigués, mais le moral est bon."

1  Le Poète Alexandre Mercereau qui, entre les deux guerres, dirigea à Montparnasse Le Caméléon, où le 7 décembre 1924, il consacra, sous la présidence de Rachilde, une brillante soirée à la mémoire de Louis Pergaud.



Le même jour Louis Pergaud écrit à Marcel Martinet 1 :


" Tes deux "Job" feront moult heureux dans la compagnie, car le papier à cigarettes devient plus rare que les beaux jours. Depuis une demi-semaine, en effet, le temps s'est remis : un soleil admirable a desséché la boue des routes et pompé l'eau des tranchées ; et si les nuits sont fraîches les journées sont chaudes.

Voillans 24 septembre 2014 - 7h 30
   Ah ! le turbin, mon vieux, ne manque pas ; aujourd'hui avec onze poilus j'ai pris la garde comme chef de poste à quelques kilomètres du cantonnement dans un endroit charmant. Le coucher du soleil était merveilleux et le lever plus magnifique encore. Ce sont des ciels d'apothéose. Puissent-ils nous présager de rapides et décisives victoires.
   Tous les jours des camarades qui reviennent du feu nous narrent en souriant leurs impressions. Je ne l'ai jusqu'à présent vu que de loin : des fusées éclatent, un léger nuage apparaît et une averse de plomb dégringole.
   Hier soir, le canon a recommencé à chanter et nous nous sommes endormis en l'écoutant.
   Je ne sais pas ce qu'endurent les camarades qui sont en avant, mais l'existence n'a rien de drôle pour ceux qui sont en arrière et attendent leur tour. Malgré tout, malgré les meilleures volontés, il est difficile de suffire aux lourdes besognes qui sont dévolues à ceux qui restent. Ce qu'on avale de poussières et de microbes ! Et les nuits passées à charger les trains d'éclopés, de blessés, de malades.
   Et les chevaux qui crèvent. Et toutes les hideurs, tous les égoïsmes, comme aussi tous les dévouements et tous les héroïsmes. C'est quelque chose d'inoubliable.
   Il y a 36 heures que je suis debout. Mais qu'est-ce que c'est à côté de ceux qui sont restés 4 jours dans les tranchées, les pieds dans l'eau à attendre la grêle de plomb !
   Le sentiment du danger, je crois qu'on le perd assez vite : un fatalisme bienfaisant vous saisit et l'on va, vogue la galère. Ah ! si tous nos régiments étaient formés de gars de l'Est, du Nord ou de Paris ! peut être serait-ce déjà fini. En tout cas, j'ai comme une idée que la force que semble déployer l'armée allemande n'a plus qu'une valeur d'épouvantail. C'est le colosse aux pieds d'argile qui vient se délayer sous la pluie et qui va s'effriter au premier grand choc : on n'improvise pas des armées neuves et fortes avec des vieillards et des gosses qu'il faut mener revolver au poing.
   Qu'attendent les Berlinois pour faire sauter Guillaume et sa dynastie ? Si la Révolution pouvait éclater là-bas, quel bonheur ce serait pour l'humanité !


1 Marcel Martinet, écrivain, ami de Louis Pergaud.


Voillans, route de La Grange des Noyes 24/9/14 - Cent ans après les lettres de Pergaud


Coucher de soleil Voillans - 24 septembre 2014 - 19 h 30






23 sept. 2014

Décès de l'abbé Louis Farcis

Louis Farcis a été le successeur du dernier curé de Voillans, l'abbé Voisard en 1969.
Les deux villages Autechaux et Voillans furent rattachés à cette date à la paroisse Saint-Martin de Baume-les-Dames. Les prêtres de celle-ci devenaient, par le fait, desservants du village.

Louis Farcis était donc à cette date le curé en charge de Voillans.

Il est décédé à Lyon le 11 septembre dernier et ses obsèques ont eu lieu également à Lyon le 15 septembre dernier.

Nous reviendrons sur cette période de l'histoire du village prochainement.

22 sept. 2014

Alain Fournier

Nous publions sur ce site quelques lettres de Louis Pergaud, écrivain comtois, pour nous rappeler, cent ans après, le contexte de la Grande Guerre au cours de laquelle des enfants de Voillans sont tombés sur les champs de bataille.

Aujourd'hui signalons qu'un autre écrivain célèbre trouvait la mort également :



Alain Fournier, auteur du célèbre roman "Le Grand Meaulnes", est en effet tombé sous les balles ennemies le 22 septembre 1914. Sa dépouille n'a été retrouvée que 77 ans plus tard !


En savoir plus sur Alain Fournier

21 sept. 2014

Lundi 21 septembre 1914

Louis Pergaud écrit à son épouse :

   "Quand tu recevras cette lettre, tu auras déjà sans doute entre les mains une carte datée du même jour, car souvent je t'ai envoyé en même temps, une lettre avec des détails, et une carte dans l'espoir que cette dernière te parviendrait peut être plus rapidement.
   La mort de ce pauvre Chicon 1 m'a fichu un coup dans l'estomac. Que c'est triste, bon Dieu ! Et voilà encore un malheur que je ne pardonnerai pas de sitôt aux Allemands. Enfin, ce n'est pas le moment de s'amollir/ Mais, je ne puis m'empêcher de penser avec douleur à ce brave ami et à cette pauvre Jo 2.
   Tous les jours nous voyons arriver des malades, des blessés et des éclopés ; que de tristes spectacles, grands dieux ! Et les pauvres chevaux qui tombent, harassés eux aussi, décharnés, épuisés.
   Une des anecdotes qui m'a le plus frappé est celle du chien infirmier. Cette brave bête, admirablement dressée et intelligente, s'en va chercher les malheureux oubliés dans les coins ou laissés pour morts, et quand il en a trouvé un, s'en retourne avec un képi ou un lambeau d'étoffe auprès de son maître qui vient chercher le blessé. Un pauvre diable laissé pour mort dans une tranchée a été ainsi ramené après deux journées là dedans. En voilà un qui n'oubliera jamais, disait-il, que c'est à un chien qu'il doit la vie. Je crois bien ...

   J'ai été bien content de voir que les confrères ne m'oubliaient pas et publiaient quelque chose de moi. Je leur enverrais bien un article de temps à autre, mais tant que je n'ai pas vu le feu, j'aurais scrupule de parler de la guerre. C'est bon pour les X... et autres singes de japper loin des coups ; quand j'aurai fait quelque chose de plus sérieux que ce que je fais à l'heure actuelle,j'aurai le droit de dire mon mot ...
   ... Hier j'ai réussi à me procurer dans Verdun un carnier en cuir qui remplacera avantageusement ma musette trop perméable. Je l'ai payé 25 francs, mais il est solide et vaste : je peux y mettre, avec ma nourriture, une partie de mon linge qui peut m'être très utile si d'aventure il m'arrivait de perdre mon sac. Tu vois, mon cher petit, que je m'organise pour souffrir le moins possible."


1 Louis Chicon, mobilisé au début de la guerre au 9e d'Artillerie, il devait mourir peu après. Louis Chicon (1882-1914) était ami d'enfance d'Eugène Chatot et de Léon Deubel. Prix d'honneur de philosophie au concours général de 1899. 

2 Mme Chicon


19 sept. 2014

Braderie Solidaire

La Mairie de Voillans nous signale la prochaine Braderie Solidaire organisée par l'Association "Baume au Coeur" à la Mairie de Baume les Dames. Samedi 11 octobre 2014.


17 sept. 2014

Séneçon de Jacob


Voici une plante qui se répand dans nos campagnes et notamment à Voillans. Elle nous vient d'Afrique du sud (on la nomme aussi "Séneçon du Cap") et fut introduite en France un peu avant la Seconde Guerre Mondiale. On la trouve beaucoup en Allemagne également. Elle inquiète les éleveurs. Elle prolifère en effet et se retrouve dans les foins ! Le problème majeur est sa toxicité  pour les animaux et en particulier pour les chevaux. Elle peut toucher aussi les ovins et les bovins et se retrouver dans le lait.
Elle ressemble à un petite marguerite jaune vif et peut atteindre 1 m 30.


On la trouve dans les champs donc et sur les talus au bord des routes.
Si vous êtes promeneurs vous pouvez l' arracher quand vous la rencontrez mais attention :
"L'arrachage doit s'effectuer au stade de jeune plantule ou à la floraison, mais doit être évité en période de fructification car la manipulation de la plante provoquerait la dissémination des graines".
Conseils de vétérinaires
Précisons que cette plante a une floraison toute l'année.

15 sept. 2014

Portes ouvertes SYTEVOM

Comme chaque année le SYTEVOM organise ses Portes Ouvertes à Noidans le Ferroux.

Le samedi 20 septembre 2014 de 13h30 à 17h.

site internet 




13 sept. 2014

Ouverture de la chasse

C'est le 14 septembre que l'ouverture de la chasse est autorisée dans notre département.

Arrêté officiel (Ouverture et Clôture)



Rappelons les jours où vous devez être vigilants en promenade :


11 sept. 2014

Verdun, 11 septembre 1914

Louis Pergaud écrit à son épouse :

   ... C'est la guerre avec toutes ses misères et ses horreurs et ses héroïsmes. Verdun tient toujours et tiendra. L'investissement est presque impossible, du moins à l'heure actuelle où la grande bataille est engagée. Nos forts et nos batteries tirent sans relâche et nous nous endormons tous les soirs au son du canon. Quand nous nous relevons la nuit, c'est pour voir la flamme des pièces qui crachent à perdre haleine leurs obus.
   ... Nous apprenons que, du côté de Paris, les Allemands reculent, donc cela va bien. Encore un peu et espérons qu'ils seront tout à fait boutés hors de France."

9 sept. 2014

Décès de Marthe GUILLAUME

Nous venons d'apprendre le décès de la doyenne de notre Village,

Marthe GUILLAUME née Jeannin survenu le 8 septembre à l'age de 100 ans.

Marthe repose au funérarium Cuche, à Baume les Dames.

Les obsèques religieuses seront célébrées ce mercredi 10 septembre, à 14H30, en l'église de Voillans.

La famille rappelle à votre souvenir son mari,

                                   Charles

décédé en 1996;

Et sa fille,

                                   Chantal

décédée en 2008


Toutes nos condoléances à la famille.

8 sept. 2014

Mardi 8 septembre 1914

Louis Pergaud écrit à son épouse :

   "Le courrier de Paris se fait de plus en plus rare, et aujourd'hui encore, personne n'a rien reçu ; je veux croire que si rien n'arrive, du moins quelques lettres partent et que tu seras parmi celles qui recevront quelque chose. Tous les jours, je t'ai par carte postale envoyé un mot ; aujourd'hui encore, c'est la réédition des précédentes. Toujours au même endroit et bien portant et plein d'espoir et de confiance ...
   ... Il fait un admirable temps d'automne : " Ah ! que ne suis-je assis à l'ombre des forêts", comme dirait à peu près ce vieux Racine et je pense avec un peu de mélancolie à la Comté, au bon papa Duboz, à Marie *, à tous les nôtres qui sont partis comme moi, et je pense surtout à ma bien chère petite femme que je supplie d'être forte et de ne pas se tourmenter à mon sujet.


* Beau-père et belle-soeur de Pergaud.

6 sept. 2014

Libération de Voillans

Nous avons évoqué en 2011 la libération du village racontée par le curé de l'époque.
8-9 septembre 1944
Cette année ce sera le soixante dixième anniversaire de cet évènement !

Une très intéressante exposition au Château de Clerval se tiendra dans la semaine du 7 au 14 septembre 2014 pour le 70ème anniversaire de la libération de la région.

Le Portail de Clerval donne des précisions à ce sujet.




Libération de la Franche-Comté, 1944 : l... par CRDPFranche-Comte

5 sept. 2014

Achillée millefeuille

Voici une plante que les combattants de la Première Guerre Mondiale connaissaient bien. Elle faisait partie du kit de première urgence porté par chaque soldat qui, faute de médicaments, pouvait soigner des blessures légères avec elle.




En savoir plus sur ses propriétés médicinales

On peut trouver cette plante à Voillans dans les zones à boisement peu dense, sur les bords des sentiers ou des routes et sur les terrains vagues.

Ses racines sont rampantes et se développent n'importe où. Dans les gazons évidemment elle est classée dans les mauvaises herbes. Au jardin on peut bien sûr l'utiliser comme bordure avec un intérêt bien précis : les petites fleurs blanches au centre jaune qui sont réunies en grappe et qui forment des ombelles, éloignent les insectes indésirables et attirent les abeilles qui pollinisent et les coccinelles qui mangent les pucerons.

4 sept. 2014

Clématite

La clématite sauvage ou clématite des haies, se présente sous la forme de lianes qui grimpent sur les haies justement  ou sur les arbres. On peut dire qu’elle ressemble à de la vigne grimpante. Son nom scientifique en latin est «Clematis vitalba L.» - clématite vigne-blanche.

Ses autres noms sont tous évocateurs : aubavis - aubervigne - bois à fumer - bois de pipe - cranquillier - herbe aux gueux - vigne de Salomon - viorne des pauvres.





Cette plante existe aussi comme ornement dans les jardins

3 sept. 2014

Jeudi 3 septembre 1914

Louis Pergaud écrit à Marcel Martinet :

    "Merci vivement de ta bonne lettre. J'aurais engagé Delphine à vous aller rejoindre si, en même temps, je n'avais reçu d'elle une lettre m'annonçant son départ pour la Franche-Comté. A te dire la vérité, bien que je sois persuadé que Paris ne risque rien, j'aime autant la savoir près de mon beau-père et de ma belle soeur qui ont sur elle beaucoup d'influence et sont très capables de la remonter.
   Au demeurant, les risques pour moi sont réduits au minimum, mais nul n'échappe à sa destinée et pas plus sous les averses des shrapnells 2 que derrière nos murs je n'aurai d'émotion, je m'en rends très bien compte. J'ai la vague idée que je dois réchapper. Ainsi soit-il.
   Les lettres de Delphine vont m'arriver avec beaucoup plus de retard et très irrégulièrement ; chaque fois que tu pourras te fendre de quelques lignes dis-toi qu'elles seront ici les bien venues. Tu serais bien aimable de mettre sous l'enveloppe un ou deux "Job". Nous avons bien ici le tabac réglementaire, mais le papier commence à manquer ..."


2 shrapnells : il s'agissait d'obus chargés de balles qui sont projetées à l'explosion. On nommait également ces balles du même mot ! "Lardé de shrapnells au bras et à la cuisse, il se couchait sur le dos (...). Quand j'ai r'çu ma ferraille, j'ai dit: « Aux abatis, ça va. Rien dans l'buffet, ça colle »  (BenjaminGaspard, 1915, p. 79) ".