Mobilisation générale en France.
Depuis le 1er août la France mobilise son armée.
Louis Pergaud écrit plusieurs lettres d'adieu. C'est sans doute celle qu'il destine à son ami Léon Hennique de l'Académie Goncourt qui est la plus parlante sur cet évènement.
"Voilà que ça y est et demain matin je serai en route pour Verdun où ma feuille de route m'appelle en villégiature passagère.
Ma femme, bien que désolée, accepte l'épreuve avec résignation et courage et, moi, n'était le fait de la laisser seule ici, je partirais avec joie;
Comme tout a été digne et grave ! J'en suis ému profondément et j'ai confiance.
Jamais la partie ne s'est présentée si belle : nous avons pour nous le droit d'abord, nos canons et la flotte anglaise. Et puis la foi et ce vieil amour de la terre de France qui vient de rejaillir éclatant et pur de partout.
Mais l'heure n'est pas venue de faire des phrases ; il faut faire son devoir tout simplement et on le fera.
Je vous embrasse de tout mon coeur, mon cher ami, mon cher Maître, et j'espère bien le faire effectivement après la campagne."
Louis Pergaud,
Sergent, 29e compagnie du 166e d'Infanterie.
Paris, dimanche 2 août 1914
Il écrit aussi à Jules Duboz, son beau-père :
"Demain à huit, comme le comporte mon fascicule de mobilisation, je partirai pour Verdun ...
... la population parisienne reste calme ; chacun est résolu à faire son devoir : socialistes, syndicalistes et anarchistes marcheront.
L'Angleterre est avec nous. L'Italie est neutre. Les conditions sont excellentes et j'ai reçu mes croquenots !!!
Je ne prétendrai pas que le destin de la Patrie était intimement lié à leur arrivée, mais il me plaît d'interpréter l'évènement comme un bon présage."
On sait que Louis Pergaud perdra la vie le 8 avril 1915 dans la Meuse.