Voici l'article suivant sur la Révolution dans notre village : extrait du Bulletin Paroissial de mai 1954.
Ici nous ne sommes plus seulement à Voillans, mais au Valdahon et à Viethorey en particulier ; les prêtres se cachaient évidemment !
Nous retrouvons l'abbé Chapuis dans cet article et nous découvrons un personnage qui porte un nom qui nous rappelle quelqu'un ... !
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Mai 1954
La loi du 7 fructidore qui rappelait les prêtres déportés était révoquée. Le Directoire était investi du pouvoir de déporter, par arrêtés individuels motivés, tous les prêtres qui troubleraient dans l'intérieur la tranquillité publique. Les ministres des cultes étaient tenus de prêter le serment de haine à la royauté et à l'anarchie, et d'attachement et de fidélité à la république et à la constitution de l'an III.
Le 7 et le 8 septembre 1797, les ministres de l'intérieur et de la justice adressèrent aux commissaires du directoire dans les départements, des circulaires pour leur recommander le prompt remplacement des municipalités suspectées, le soin des écoles publiques et la stricte exécution des lois relatives aux prêtres déportés et aux cultes. On en vint même jusqu'à interdire au peuple de se rassembler et de prier à l'église dans les paroisses privées de prêtres. C'est ce que nous apprend ce fait tout à la gloire de Jacques Chapuis, jeune frère de l'abbé qui avait été témoin ici du mariage de sa soeur Euphrasie.
Le 29 septembre 1797, les gendarmes, Demante, Coulot, Nottet, Voidy et Renaud dressèrent le procès-verbal suivant : " Nous étant transportés à l'église du Valdahon, à neuf heures du matin, nous y avons trouvé un rassemblement d'hommes et de femmes. Nous avons dit au maître d'école, Perrot, qu'ils ne pouvaient pas s'assembler comme cela, que les lois le défendaient. Au même instant, Jacques-François Chapuis dit : "Chantez toujours, nous nous foutons d'eux". Nous avons dit à ce dernier que nous allions l'arrêter. Il nous a tenu bien des propos mauvais. Voyant cela, nous nous sommes retirés.
L'abbé Chapuis, malgré les dangers qu'il courait, continua à exercer, mais toujours en secret, son ministère à Voillans, à Viethorey et à Fontaine. Il fut l'objet de nombreuses recherches et mit beaucoup d'habileté à les déjouer.
Le canton de Clerval possédait, dans la personne de l'ex-Abbé Goguillot, apostat devenu commissaire du Directoire, un limier sans pareil pour la chasse aux prêtres. Et comme si son zèle n'était pas plus que suffisant, il trouvait jusqu'en dehors de son canton des auxiliaires non moins acharnés que lui. Joseph Lambert, agent municipal de Gondenous-Montby (sic) écrivit à Quirot, à Besançon : " Le 17 vendémiaire, venant de Verne, accompagné du citoyen Gaspard Pégeot, nous avons vu et connu le prêtre réfractaire Chapuis, dans le jardin des citoyens Tavernier qui demeurent à Besançon. Ce jardin est entouré de murs d'environ six à sept pieds* de hauteur. Ce Chapuis est le plus mauvais de tous les prêtres déportés et réfractaires. Il a divisé les enfants avec leurs père et mère, les citoyens contre les citoyens en prêchant publiquement à Viethorey : " Fuyez les hérétiques et les schismatiques ! " Tous les prônes qu'il faisait tous les dimanches, nous ont mis dans le cas, dans notre commune et celle de Fontaine dont il a fanatisé une grande partie, d'avoir une guerre sanglante avec ceux qui allaient à ces instructions et qui nous insultaient à chaque instant, surtout avant que la trahison fut connue, trahison qu'ils savaient très bien devoir se faire, car des fanatisés de notre commune ont dit, dans le courant de fructidor, à des citoyens : "Laissez faire, il viendra bientôt une verge pour vous fouetter. On nous a dit que Chapuis célèbre la messe continuellement dans les maisons de Viéthorey, sans avoir un ordre. Il serait à craindre que les habitants de Viéthorey, ceux de notre commune et ceux de Fontaine, ne lui donnent main forte." A la réception de cette lettre, Quirot écrivit au Commissaire de Clerval : "Je vous invite à prendre les mesures nécessaires pour procurer l'arrestation du prêtre Chapuis, à Viéthorey. Vous pourrez requérir la gendarmerie et la force armée."
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