Aujourd'hui les Premières Attaques.
On peut relire les premiers messages à cet endroit.
- Introduction
- Voillans sous la Révolution 1 Jean-François Bernard.
- Voillans sous la Révolution 2 Premiers retentissements.
- Voillans sous la Révolution 3 Les Cahiers de doléances.
Bulletin Paroissial de novembre 1952
Le 4 et le 8 août 1789 commencèrent les premières attaques contre les propriétés ecclésiastiques. Il fut convenu que les dimes étaient supprimées, ainsi que le casuel et l'on proposa de voter que les biens de l'Eglise appartenaient à la nation. Le 29 septembre suivant l'Assemblée Nationale décrétait la confiscation de toute l'argenterie religieuse qui n'était pas absolument urgente pour le service du culte. Ce décret ne frappa pas notre paroisse de Voillans. Il n'en fut pas de même du précédent car si l'église ne possédait pour toute richesse qu'un calice Louis XV, que nous avons encore et les objets de stricte nécessité, elle avait par contre des biens de Cure assez considérables qui avec la part de la dime qu'il recevait, servaient à l'entretien du vicaire résidant. La Saisie et la vente des biens ecclésiastiques furent définitivement votés les 2 et 19 décembre.
L'année 1790 vit encore s'aggraver les maux de l'Eglise dont les lois et l'organisation furent attaqués directement par l'Assemblée Nationale lorsqu'elle élabora la Constitution Civile du Clergé. Le 12 juillet elle achevait d'en voter les différents décrets. Les institutions ecclésiastiques y étaient totalement supprimées, les fondations confisquées, l'épiscopat reconstitué en autant d'évêchés que de départements, les évêques et les curés nommés par élection, l'autorité du pape méconnue, et même formellement interdite en lui ôtant le droit d'instituer les évêques. On faisait de l'Eglise de France une Eglise schismatique. Puis par un nouveau décret, toute fonction épiscopale, vicariale et curiale était interdite à l'élu qui ne prêterait pas le serment d'observer en tout point la dite constitution. Ce serment devait être prêté un jour de dimanche, à l'issue de la messe paroissiale, dans les églises en présence du conseil général de la commune et des fidèles. A cet effet les ecclésiastiques devaient déclarer par écrit leur intention au moins deux jours à l'avance au greffe de la municipalité.
En cas de refus de prestation de serment le délinquant devait être remplacé et poursuivi comme perturbateur de l'ordre public s'il s'immisçait dans ses fonctions nouvelles ou même anciennes. Ce décret qui plaçait le clergé entre l'apostasie et la privation de son traitement, de ses églises et de ses presbytères, qui leur interdisait même le Saint ministère, d'une façon privée et gratuite, fut voté le 26 novembre 1790. Il ne tarda pas à être mis à exécution. La prestation du serment fut ordonnée dans le courant de janvier. Ce fut un moment de graves inquiétudes et de cruelles angoisses pour le clergé. Elle eut lieu à Besançon le dimanche 23 janvier 1791 et dans les paroisses le 16 janvier et le 6 février. A la gloire de notre diocèse il faut dire que peu de prêtres tombèrent dans le schisme et l'apostasie en prêtant le serment purement et simplement. L'infortuné vicaire de Voillans BOILLEY fut du nombre de ces malheureux.
Le 16 janvier à l'issue de la messe devant les paroissiens et les conseillers assemblés, il consommait son crime en jurant fidélité à la Constitution, sans restriction aucune. Pendant que ses frères dans le sacerdoce, fidèles à leur foi, étaient chassés de leurs paroisses, lui restait sans être inquiété en récompense de son apostasie, dans son presbytère et son église.