La Toussaint est traditionnellement le jour où l'on se rend sur les tombes.
Et pourtant le jour des morts est, dans l'Eglise catholique en tout cas, fixé au 2 novembre.
Le 1er novembre n'est une fête chômée dans notre pays que depuis le XX ème siècle.
L'habitude a été prise de se rendre sur les tombes ce jour-là.
C'est ainsi que les cimetières se fleurissent dès l'approche de cette date.
Celui de Voillans ne manque pas à la tradition.
1er novembre 2010 tôt le matin |
Nous saisissons cette opportunité pour le présenter ici.
Il est toujours situé dans ce qu'on appelle traditionnellement l'Enclos Paroissial.
Cette appellation est principalement utilisée en Bretagne où l'on peut admirer de véritables oeuvres d'art.
Les cimetières qui entourent les églises sont devenus rares dans notre région. C'est une déclaration royale de 1804 qui est à l'origine du déplacement de ceux-ci à l'extérieur des villages.
Dans le canton quelques villages ont encore cette configuration : l'église de Cour les Baume par exemple, (mais aussi Servin, Bretigney Notre-Dame, Crosey le Grand, Crosey le Petit ...)
Cour les Baume 1er novembre 2010 |
Chevet de Cour 1er novembre 2010 |
Quelle est l'origine de cette pratique ?
C’est au début de la création des paroisses, après celle des diocèses, que les habitudes furent prises de regrouper les tombes autours des églises.
Création des paroisses : Saint Martin IVème siècle.
A Voillans on sait que sous l'Ancien Régime il y avait déjà une église mais que celle-ci dépendait de la paroisse de Verne. Cette Dépendance est attestée depuis 1271.
Voillans 1er novembre 2010 |
L'église actuelle date de la fin du XVIIIème siècle.
Le cimetière a été conservé autour de l'édifice.
1er novembre 2010 |
1er novembre 2010 |
Le cimetière de Voillans pourrait dans un avenir rapproché se doter d'un Columbarium.
En ville des constructions sont devenues nécessaires pour accueillir les urnes cinéraires contenant les cendres des morts.
Autrefois, les cimetières se trouvaient toujours autour des églises.
A la fin du XVIIIe siècle, l'idéologie des Lumières trouve dans les cimetières un espace privilégié pour imposer ses considérations hygiénistes : les cimetières, trop exigus, favorisent les épidémies, leur présence en ville est un facteur d'insalubrité. Une déclaration royale recommande d'éloigner les cimetières paroissiaux des lieux d'habitation. Le décret organique du 23 prairial en XII (12 juin 1804) va réorganiser les cimetières : il interdit toute inhumation dans les édifices cultuels, fixe l'emplacement des cimetières hors de l'enceinte de l'agglomération, impose le creusement de fosse individuelle (en réaction contre les fosses communes) et met en place le système des concessions. Ce décret n'a pas toujours été appliqué dans les petites communes, qui ont ainsi conservé leurs cimetières autour de leurs églises.
C'est le cas à Voillans.
A la fin du XVIIIe siècle, l'idéologie des Lumières trouve dans les cimetières un espace privilégié pour imposer ses considérations hygiénistes : les cimetières, trop exigus, favorisent les épidémies, leur présence en ville est un facteur d'insalubrité. Une déclaration royale recommande d'éloigner les cimetières paroissiaux des lieux d'habitation. Le décret organique du 23 prairial en XII (12 juin 1804) va réorganiser les cimetières : il interdit toute inhumation dans les édifices cultuels, fixe l'emplacement des cimetières hors de l'enceinte de l'agglomération, impose le creusement de fosse individuelle (en réaction contre les fosses communes) et met en place le système des concessions. Ce décret n'a pas toujours été appliqué dans les petites communes, qui ont ainsi conservé leurs cimetières autour de leurs églises.
C'est le cas à Voillans.
Au Moyen-Age, le culte des reliques a pris une importance très grande dans la piété populaire; sous la plupart des autels des églises devaient, si possible, se trouver des reliques qui "sanctifiaient" le lieu... Ou tout au moins l'église était considérée comme un espace sacré de par sa consécration... Dans cette perspective, les fidèles désiraient se faire enterrer le plus près possible des reliques du saint (ou de l'espace "sacré") dans une vision un peu "matérialiste" de la communion des saints... être enterré dans l'espace "sacré"rassurait sur le sort d'après la mort!
Comme la Réforme a abandonné le culte des reliques et a désacralisé les lieux de culte, l'enterrement "dans l'espace sacré" n'avait plus de sens... On a pu ainsi construire les cimetières en dehors des villages. A noter que pour des raisons de places et d'hygiène, la plupart des communes (indépendamment de la confession majoritaire) a par la suite déplacé de nombreux cimetières "hors les murs", notamment à la suite de La Déclaration Royale de 1804 dont nous avons parlé plus haut.
On peut aussi se demander si symboliquement, ce n'est pas une manière de reléguer la mort aux marges de la société (comme le fait de ne plus mourir à la maison, mais à l'hôpital...)
Mais là, c'est un autre débat !
Mais là, c'est un autre débat !
Pour aller plus loin : l'histoire des cimetières